Le fort du CEA
(Pas d'autres noms connus)

Mai 2015




Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Je ne suis pas photographe et ne suis pas équipé pour cela.

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Le lieu étant en parti détruit et surveillé, cette visite a été un peu particulière puisque nous n'avons pas pu visiter la partie sud, qui est en temps normal la plus chouette. Tout bêtement, nous ne l'avons pas trouvé...

Cet endroit est très connu. Lors de notre visite, il nous a été toutefois très difficile de nous en approcher, les rues étant barrées. Nous nous sommes donc garés à proximité d'un camp de gens du voyage pour faire le tour à pied.

Situé sur une petite colline, nous avons, au départ, fait le tour d'un petit bois entourant le fort. Nous avons énormément marché, pour au final pas grand chose. Impossible de se rendre à l'intérieur par ce biais là. Retour à la case départ. Le lieu semble surveillé, surtout du côté le plus récent et nous faisons le tour pendant de très longues minutes et pouvons constater l'étendue du site et surtout son état de délabrement avancé.

Je décide malgré tout d'escalader un mur très haut et me retrouve à l'intérieur de ce site qui fait tâche dans ce lieu à cheval sur la petite et grande couronne de l'est parisien.


Je ne suis pas tellement rassuré. Le lieu est vraiment protégé. Il y a sans doute des gardiens. Mais je tente de continuer un petit peu.


Je m'imagine tout ce qu'il serait possible de faire sur ce lieu. Déjà, réhabiliter la partie fort, pour en faire un musée ou un lieu associatif (comme cela se fait au fort de Sucy-en-Brie dans le Val-de-Marne) et transformer la partie Placoplâtre en parc de verdure car la faune et la flore doit y être à son aise.


Comme pour chaque site un peu ancien, le travail des pilleurs, ferrailleurs et vandales a fait son œuvre...


Ma compagne ayant préféré m'attendre à l'extérieur du site et entendant quelques voix à travers les broussailles, je préfère retourner la rejoindre. Ce sera pour une prochaine fois. De toutes façons, je suis l'actualité de l'association qui entretien la batterie sud. Un reportage télé a également été réalisé.

Il n'est pas impossible que j'y retourne un jour pour voir l'évolution du chantier !

Petit rappel historique via la fiche wikipedia :

Ce fort est un des forts construits à la fin du XIXe siècle pour défendre Paris. Il est ensuite devenu un centre de recherches du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Celui-ci ferma ses portes en 1997.

En 1870, la France était en partie occupée par l'Armée Prussienne. En conséquence de cette défaite, le Système Séré de Rivières de fortifications fut planifié et construit pour défendre Paris. Au total, dix-huit forts, cinq redoutes et 34 batteries furent construits autour de Paris entre 1874 et 1881.

La construction démarra en 1876 à partir d'un fort pentagonal doté de 48 pièces d'artillerie et d'une garnison de 691 soldats. La construction fut terminée en 1882. Le fort fut modernisé en 1911 avec une tourelle mitrailleuse et une tourelle Mougin de deux canons de 155 mm. Le fort de Vaujours est unique de par son association de deux annexes connectées par un chemin couvert vers le fort central2.

Le fort formait un rectangle, entouré par la rue des remparts (sorte de douve) interrompue par la caponnière d'entrée qui en assurait la défense.

L'armement principal du fort fut une paire de canons de 155 mm en une tourelle Mougin. La tourelle est toujours en place, mais les canons ont été enlevés.

Les baraquements du fort brûlèrent en 1944 de la faute des occupants. En 1947 la Poudrerie de Sevran utilisa les lieux après le passage des Allemands.
Utilisation par le Commissariat à l’Énergie Atomique

À partir de 1955, le site fut occupé par le CEA comme centre de recherches, celui-ci modifia considérablement le fort et ses environs. Le CEA y a mis au point le détonateur de la première bombe atomique française : la gerboise bleue.

Le CEA y conduisit des essais pyrotechniques, utilisant des tubes à chocs et appareils divers pour étudier les ondes de choc à haute pression dans l'uranium.

Le CEA y a conduit des tirs froids portant sur un total de 600 kg d'uranium naturel, dont environ 150 kg avaient été dispersés autour du fort, jusqu'à parfois un kilomètre. La plus grosse partie en a été récupérée lors des opérations d'assainissement en 2002, mais du fait de la dispersion, le CEA ne peut assurer l'absence de tout marquage résiduel.

Le centre ferma ses portes précipitamment en 1997.


(crédit photo : eelv.fr - montguichet.fr)

Le CEA proposa la propriété à la vente à Saint Gobain, mais des inquiétudes concernant les contaminations radioactives ont ralenti les tractations.

En 2010, la majeure partie du site (45Ha) est rachetée à l’État français (CEA et Ministère de la Défense) par la société BP Placo (Placoplâtre, filiale du groupe Saint-Gobain). Cet industriel désire y réaliser une carrière de gypse à ciel ouvert. Ce projet implique à terme la destruction du fort, à part la Batterie Sud en bon état.

La zone de soutien, bureaux (à l'entrée du site) sont acquis par la communauté d'agglomération des villes à proximité en 2012.

Le 4 avril 2013, à la demande des nouveaux propriétaires, les conseillers municipaux de la ville ont voté à l'unanimité la révision du Plan Local d'Urbanisme afin de permettre la réalisation de ces projets.

En 2015, la communauté d'agglomération Propriétaire de la zone de soutien, « appelle Placoplatre à l’aide » et propose de lui vendre ses 16 ha de terrain. En effet, faute de moyens, la communauté d'agglomération ne peut prendre en charge la démolition et le traitement des pollutions résiduelles du site ni en assurer le gardiennage pour éviter l’intrusion de personnes.

La zone de près de 50 hectares couverte par le CEA reste aujourd'hui marquée par de l'uranium naturel et appauvri. Plusieurs structures et associations dénoncent le risque sanitaire du site.

En 2014, 25 bâtiments sont détruits, mais le processus est interrompu en raison de la présence d'une pollution radioactive. Ils reprennent mi-2015 avec l'aval de l'ASN. Les élus locaux dénoncent le fait que le protocole des travaux ne leur ait pas été soumis et que Placoplâtre puisse effectuer un autocontrôle. Début 2016, la destruction s'arrête pour des raisons financières.

  

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