La villa Aleste

Juin 2018



Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais de visites de lieux abandonnés.

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Après quelques heures de route, Josh et moi trouvons une place idéale pour stationner non loin de cette grande villa de centre-ville.

Extérieurement, cette maison de maître du 19ème siècle en impose sérieusement. En instance de réhabilitation / destruction partielle, un arrêté de péril est accroché à l'entrée. Le ton est donné et la prudence est de mise.

Toutefois, alors qu'on pourrait penser que tout a été fait pour sécuriser l'accès afin d'empêcher les intrusions, il est d'une facilité déconcertante de se rendre dans le parc, puis au sein même de la propriété. Depuis le jardin, elle a encore fière allure et les rosiers en pleine santé qui l'entourent donne un charme assez remarquable à ce lieu en déshérence.



Nous faisons un tour rapide pour nous assurer que le lieu n'est pas habité et nous entrons.



Première chose très impressionnante et assez curieuse, le rez-de-chaussée (qui fait office de sous sol, la vraie entrée étant au deuxième étage qui est au niveau de la route) est encore intégralement meublé. La hauteur sous plafond est assez hallucinante. Il y règne un bazar sans nom et l'état est très vétuste. À l'origine cela devait être le lieu d'habitation des domestiques. On y trouve quelques petits chambres, une écurie, un lavoir et deux petites cuisines.



Le premier étage est du même acabit mais est bien plus petit. Il était vraisemblablement utilisé comme lieu de stockage et comme cave à vin. Beaucoup de bouteilles, de matériel Hi-Fi et de journaux sont encore présents. J'ai du mal à comprendre que ça n'ait pas été vidé avant les travaux.
Nous accédons ensuite au deuxième palier qui donne sur la route qui contourne la villa et entamons une ascension jusqu'au dernier niveau, soit le cinquième étage, afin de procéder méthodiquement à la visite de toute la bâtisse de haut en bas.
Le bâtiment est dégradé et fatigué mais c'est un peu radical de vouloir quasiment le détruire. Il a encore de beaux restes, à commencer par la cage d'escalier avec son papier peint vintage.



Passons rapidement sur le dernier étage qui ne comprend pas grand chose d'intéressant. Il met en avant le fait que la maison a été divisée en trois appartements ces dernières années. Tout a été plus ou moins récupéré et mis à part quelques moulures au plafond, il ne reste rien à ce niveau. Direction l'autre appartement situé au 4ème. Un peu plus sexy, mais néanmoins aussi bien ravagé, il reste deux belles pièces. Un ancien salon avec sa bibliothèque ainsi qu'une jolie salle de bain. Le reste étant plutôt quelconque.





Le plus beau étant le troisième niveau, qui a été très bien rénové, probablement pour présenter le projet aux potentiels acquéreurs avant le début de l’intervention des professionnels du BTP. Il y a encore l'électricité. Un long couloir blanc permet de desservir d'anciennes chambres, une salle de bain et une cuisine. Au fond du couloir, un panneau de bois a été vissé au mur. Impossible de savoir ce qu'il y a derrière. Un accès à un éventuel balcon qui se casse la gueule comme on peut le voir depuis le jardin ?



Premier arrêt, la cuisine. Elle est dans un style très singulier qui me rappelle les vieilles cuisines que j'ai pu voir dans d'anciennes maisons au Portugal. Le bleu clair associé au blanc pur donnent une ambiance très apaisante. Un bruit d'eau au goutte à goutte attire mon attention.



La salle de bain qui jouxte la cuisine semble irréelle et pénétrer à l'intérieur donne l'impression d'être dans une production de David Lynch. Toute blanche et minuscule, elle est agrémentée d'une baignoire avec un liquide bleu et un robinet qui fait encore un peu d'excès de zèle en diffusant une goutte de temps à autre. Bizarre. Mais j'adore l'ambiance.



Le plus canon reste l'ancien salon, entièrement réhabilité avec un plafond vaguement art nouveau et une cheminée encore dans son jus. Au pied de la cheminée, une livebox affiche désespérément un message de maintenance pour se connecter au réseau.



Une double porte coulissante permet d’accéder à une partie un peu plus ravagée que les derniers visiteurs n'étaient sans doute pas censés voir.



Une première pièce en bazar comprend quelques CD de rap, un narguilé et quelques babioles sans grand intérêt. Toutefois, en enfilade, on peut accéder à une pièce rose avec des petits cœurs un peu partout. Une lettre d'amour écrite par une jeune fille et quelques jouets sont encore présents. C'est plutôt touchant.



Le temps de sortir et de nous retourner une dernière fois...

 

... et de retrouver ma voiture avec une belle amende pour non paiement du forfait de stationnement. Normal. J'ai joué, j'ai perdu.

Pas plus de chose à raconter ni sur l'histoire de cette villa, ni sur ses anciens propriétaires, son vrai nom ne renvoyant à aucune information sur internet, on trouve tout juste une carte postale de 1909 qui la met à l'honneur. Toutefois, je suis bien content d'avoir pu immortaliser ses restes avant qu'elle ne finisse en tas de gravas.

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