La villa Cappadoce

Juillet 2017



Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais d'explorations.

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Nouvelle visite en compagnie de Florian. Celle-ci, un peu insolite, a lieu dans une villa troglodyte. Son histoire est assez peu documentée, du coup, rien ne peut être affirmé avec certitude. Les seules infos que j'ai pu trouver :

- L'habitation, en dépit de sa petite taille, a été nommée "château" dans quelques cartes postales publiées dans les années 20 avant d'être plus sobrement intitulée les années suivantes.
- Le nom du propriétaire, que l'on retrouve sur place, correspond à un homme décédé en 2011 dans un département franchement éloigné. La propriété doit donc être abandonnée depuis cette période.
- À l'origine, le lieu était probablement une exploitation agricole comme en témoignent les dépendances qui se prolongent sur une petite centaine de mètres.

Une fois n'est pas coutume, la route pour accéder à cette adresse est magnifique. Le domaine, entièrement en friche est vraiment plein de charme. Si l'on en croit les quelques traces de pas dans la végétation, il y a un peu de passage ici. Le jardin est potentiellement squatté, si l'on se réfère à ce que nous trouvons sur place, à savoir, un matelas, un vélo, une paire de lunettes et un miroir. Probablement qu'un vacancier un peu marginal a décidé de camper tranquillement ici.



Sur la route, nous passons à côté d'une piscine, vide, d'une fontaine, hors d'usage et d'un ancien ruisseau artificiel, bien entendu asséché. En activité, le lieu devait avoir une sacrée prestance. De plus, la terrasse qui ressort de toute cette végétation luxuriante et dont les escaliers sont totalement ensevelis sous les herbes folles est magnifique et incite presque à prendre une petite pause bien méritée. En dehors de cela, le jardin est une forêt vierge qui masque totalement la façade du bâtiment.



Nous passons rapidement par les anciennes dépendances agricoles. Pas grand chose à se mettre sous la dent. Beaucoup de bazar, comme si l'on avait cherché à stocker quelques biens ici le temps d'un déménagement.



Nous poursuivons notre chemin, et après quelques tentatives pour trouver une ouverture, nous arrivons à rentrer pour atterrir dans une pièce, probablement une ancienne chambre. Le lieu semble avoir été visité et même si il n'est pas dégradé, il y règne une ambiance particulière, comme si quelqu'un avait dormi ici. Dans cette pièce verte, à noter, un petit dessin de la maison, vraisemblablement réalisé par un enfant est exposé sur la cheminée. Par terre, en regardant bien, on trouve des radios datant de 1990 pour une personne née en 1924. Même si je n'aime pas trop fouiller, ce document à même le sol permet d'avoir le nom de l'ancien résident. La salle de bain, attenante, ne présente aucun détail particulier si ce n'est un mur rocailleux, signe qu'on est bien dans un habitat troglodyte. Sur la droite, une chambre, presque vidée.



Direction le salon. D'après mon co-équipier, il comprenait un beau piano, en bon état. Ce n'est plus le cas à présent. J'ai la désagréable impression que le piano a été partiellement cassé pour prendre le bois afin de faire un feu. Les placards sont ouverts et comprennent encore beaucoup d'objets personnels. On trouve également deux portraits des anciens occupants, dessinés par des enfants avec les noms de chacun. C'est plutôt émouvant. Et un autre dessin de la bâtisse qui est en ligne à la toute fin de ce compte rendu.



La configuration du lieu est vraiment très particulière, pour ne pas dire totalement illogique. Nous prenons un escalier sur la gauche qui nous amène à un étage qui a brûlé. Avant, ou après son abandon ? Ce lieu, a priori une ancienne salle de jeux, comprend à nouveau beaucoup de détails sur la vie d'avant. On y retrouve aussi de petites chaussures. Mais on ne s'y attarde pas trop, le sol étant instable.



Au passage, on notera une curiosité dans un petit placard qui fait un peu froid dans le dos.



Le chemin continu et j'ai la nette impression que nous sommes dans une autre habitation qui ne faisait pas partie des premières pièces visitées. Ainsi, il est probable que le lieu possédait un appartement. Il y a des portes communes mais le style est radicalement différent. J'ai même l'impression qu'une réhabilitation avait été entamée puis abandonnée.



Au sol, à nouveau, beaucoup de choses pour les enfants mais surtout, l'intégralité des films Disney en VHS. Ce qui ne présente absolument aucune valeur "nostalgie" à mes yeux. Pour être honnête, j'ai toujours trouvé ça niais et hormis la grande époque des Disney du début des années 80 ainsi que plus tard le Roi Lion et Aladdin, je me suis toujours emmerdé sec et les chansons me mettaient systématiquement mal à l'aise. Maintenant, lorsque dans les soirées quelqu'un met un Karaoké Disney (ce qui arrive en fait assez souvent) je n'ai qu'une seule envie, leur mettre sans prévenir quelque chose comme ça.
Mais passons, dans cette pièce, il y a un petit cœur de gravé. C'est mignon.



On trouve aussi une salle de bain assez sympa où l'on pouvait barboter tout en étant adossé à une roche qui date de la création de la planète. Le grand luxe.



Nous tentons ensuite de descendre dans une autre pièce, mais celle-ci est infestée de chauves souris. Et croyez moi, même si ça ne s'accroche pas vraiment dans les cheveux, c'est pas forcément très agréable. Du coup, pas de photo.



Puis, retour au point de départ pour continuer dans l'étage de la première partie qui était le lieu de vie de l'ancien couple. Ce lieu est fortement dégradé et comprend beaucoup d'éléments (et des portraits) des occupants. On y trouve quelques livres, quelques bijoux, des bibelots religieux et, chose curieuse, un ancien livret de recherches d'emplois. C'est assez amusant car des offres avaient été découpées dans des journaux et collées soigneusement sur des pages d'un petit livre d'écolier. Le genre de truc qu'on ne fait plus avec Internet et ce diabolique espace personnel qui passe son temps à se déconnecter.





Les fenêtres donnent sur la grotte et le toit qui a brûlé mais bizarrement, pas de partie balcon. Je me demande si elle a disparue au fil des âges où si elle n'a juste jamais existé, auquel cas, je suis curieux de savoir pourquoi il n'y en a pas.





Nous partons, en passant par l'ancienne cuisine, restée dans son jus et qui comprenait a priori l'entrée de la partie principale de la demeure.



Voici un dessin d'enfant de la villa qui est, même avec son style enfantin, assez proche de ce qu'a un jour été cette maison comme le montre cette photo d'archive.




Un grand merci à Florian pour m'avoir fait découvrir cette adresse. Certes, ce n'est pas le lieu le plus ahurissant mais c'est quand même assez rare de découvrir une maison troglodyte. De même, il y a juste ce qu'il faut de choses sur place pour pouvoir y trouver un certain charme.

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