Mars 2018
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Adresse culte de la région, on pouvait lire depuis quelques mois que le lieu n'était plus faisable car un projet immobilier avait pris place dans le parc de l'ancien château et que celui-ci était dorénavant surveillé. On disait aussi que le lieu était muré et donc totalement inaccessible même avec la meilleure des volontés. C'est en partie vrai. Toutefois, il y a une petite faille dans le murage qui permet de s'introduire, avec quelques contorsions, dans le château. Mais est-ce bien raisonnable de braver la sécurité pour rentrer à l'intérieur de cet édifice ? Clairement, non. Le plus beau est sa façade qui est toujours en parfait état. Le reste, à l'intérieur, a été tout bonnement saccagé. Tout est graphé et chaque mur a été méticuleusement pillé et est donc éventré. Ajoutons à cela le fait qu'il fait maintenant totalement nuit à l'intérieur (hormis sur la terrasse) et on a donc une adresse qui n'est plus vraiment intéressante, contrairement à son histoire !
Issu
d’une famille de peintres, le propriétaire d'origine du
château était plus connu de son vivant mais est tombé dans
l'oubli après sa mort. Exerçant le même métier que ses
ancêtres, il fit ses lettres de noblesse à travers la
peinture militaire. Comble de la reconnaissance discrète,
certaines de ses œuvres sont exposées au château de
Versailles !
Quittant la vie Parisienne, il décide de s'installer dans
cette région si particulière qui lui rappelle le Maghreb où
il a vécu une partie de sa vie. Il fait bâtir un château
dans un style insolite avec de grosses influences médiévales
tout en y intégrant une petite chapelle dédiée à un Saint
bien connu dans le coin. Après
la mort du peintre, un financier fait restaurer le château
et y aménage un parc exotique où l'on trouve des palmiers,
des mimosas et quelques eucalyptus. Fin 1800, le château est
remanié et une touche italo-orientale (très à la mode) est
apportée. Ensuite il passera de propriétaire en propriétaire
avec des projets plus ou moins farfelus. Un temps voué à
devenir une clinique, il sera tantôt utilisé par des espions
qui jetaient un œil indiscret sur les entreprises voisines,
tantôt occupé par les Nazis (qui repeindront temporairement
le tout en couleur militaire !) et complété par des
blockhaus dans le parc ou bien encore occupé par une école
de la Marine Française. Début
70, le château est cédé aux PTT et finira centre de
formation avant d'être abandonné une première fois en 2000.
Il est repris quelques années plus tard pour en faire un
centre de congrès mais sera à nouveau délaissé. Il est
évident que tous ces propriétaires successifs ont dénaturé
l'intérieur du lieu et qu'il ne reste plus grand chose à se
mettre sous la dent (ahhh, le charme discret des faux
plafonds). Aujourd'hui,
des résidences ont poussé dans le parc et l'entrée du
château a laissé place à un grand parking. Les palmiers ont
quasiment tous disparus. Il est donc préférable de mettre
quelques photos d'archive pour illustrer la belle façade. Même si
force est de constater qu'elle est toujours aussi belle,
avoir muré le lieu rend le tout totalement improbable et est
un petit scandale.
Et bien
c'est presque tout. En évitant la vigilance du gardien (qui
ne semble pas être là aujourd'hui même si sa loge est
allumée) et bravant les intempéries je me faufile à travers
une petite ouverture.
L'intérieur est d'une tristesse à pleurer. Tout est déglingué et il fait nuit noire. On dirait presque que des armes à feu ont été utilisé pour tout casser. Ajoutons à cela des tags omniprésents et des détritus au sol et on a un magnifique gâchis de patrimoine. Je ne vais pas poster de photos de cela. Le compte rendu sera donc vite expédié. Je décide
de monter sur la terrasse histoire de contempler la vue. Et,
après un petit escalier en colimaçon joliment ouvragé, je
suis émerveillé par le plafond de cette petite pièce !
Est-ce le peintre qui l'a décoré ? Je n'en sais rien, mais
ça fait un bien fou de voir quelque chose d'intact après
tant de désolation.
Sur la terrasse, un rapide coup d’œil discret à la campagne environnante et je redescends. Vous voyez
ce bel escalier en colimaçon ? Il est quand même sacrément
ravagé par des graffitis que l'on retrouve presque partout à
l'intérieur.
L'avenir de
ce lieu ne semble pas clair. À mon avis, il ne sera pas
détruit. Peut-être deviendra t-il une résidence de standing
? Je vous
invite à voir quelques photos publiées avant que le lieu ne
soit muré sur le
site d'Amélie, qui a pu m'accompagner durant cette
visite. *** |