Les résidences du rivage

Octobre 2017



Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais de visites de lieux abandonnés.

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Le lieu devait être chouette à l'époque : un petit lotissement de 7 villas d'architecte pour les salariés d'une centrale électrique située à proximité, un port de plaisance au bout de la rue qui fait partie du domaine et une forêt à perte de vue.

Aujourd'hui, pour une raison inconnue (mais probablement par le fait que la centrale n'est pas utilisée en continue), les villas sont toutes abandonnées et murées. Construites au milieu des années 60, d'après les quelques informations que l'on peut trouver sur Internet, les derniers locataires sont partis à la fin de l'année 2014. Il n'a pas fallu plus de temps pour que le site soit dégradé. Ainsi, on croise des détritus, des tags et des traces de vandalisme tout au long de la visite, c'est le jeu lorsqu'un site est visible depuis la route mais j'ai toujours du mal à accepter qu'un lieu puisse être ravagé en moins de 5 années.

C'est avec l'ami Bruno, qui m'a déjà accompagné pour quelques expéditions (et aussi sur beaucoup de repérages ratés) que je réalise cette visite car il faut rendre à César ce qui est à César, c'est lui qui a signalé cette adresse au petit groupe que nous sommes.

La sécheresse étant passée par là, l'accueil est un peu tristounet. Certes, les villas sont (ou plutôt devaient être) belles et les nombreux pins qui parsèment la grande propriété le sont tout autant, mais l'herbe brûlée par le soleil peine à cacher les nombreux ossements que l'on retrouvera tout au long de notre session. Il y a malheureusement plusieurs lapins et autres lièvres qui ont dû mourir de soif au milieu de ces terres arides qui prennent des airs de Texas.



Les architectes avaient mis les petits plats dans les grands : à l'entrée, une très belle sculpture de main qui fait office de bac à fleurs permettait d'accueillir les résidents dans le domaine. Pas de signature, impossible de savoir qui est à l'origine de cette petite œuvre d'art, mais c'est plutôt joli.
 


Une chose m'étonne : Il y a 6 boîtes aux lettres à l'entrée pourtant, 7 villas sont présentes. À moins qu'un syndicaliste soit privé de courrier, il devait très probablement y avoir un pavillon de gardien qui dispatchait le tout.



Voici une vue d'ensemble prise en 1967 quelques mois après la construction du site : tout à l'est, on voit qu'il y avait même un petit espace consacré à l'agriculture. Comme vous pouvez le voir, les villas ont toutes été construites en double, sauf la plus petite.



Pour faire plus simple, je vais procéder villa par villa et sous des angles qui ne montrent pas les tags (et bizarrement, certaines villas semblent plus épargnées que d'autre de ce côté là.


Première tentative dans cette villa qui possède une petite terrasse, un grand garage extérieur et l'intégralité des ouvertures murées.





Bien évidemment, c'est sans grande surprise que nous ne pouvons pénétrer absolument nulle part. Le seul accès possible peut se faire dans le garage, entièrement vidé, mais qui possède malgré tout un petit panneau pour ranger les outils du jardin.





D'après les vues aériennes et Street view, c'est la dernière villa a avoir été occupée.

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Pas forcément plus de chance ici. Construite sur un moule très similaire à la villa précédente, il est également impossible de rentrer dans celle-ci. Rien à dire de plus si ce n'est que la qualité de la construction n'a pas l'air d’être idéale : les murs sonnent creux.











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Les choses s'améliorent un peu ici. Cette villa, plus grande que les deux premières a bizarrement une porte qui n'a pas été murée et qui est maintenant grande ouverte.



Qu'en est-il de l'intérieur ? Malheureusement, un lieu aussi facile d'accès ne peut qu'avoir été vidé et dégradé. C'est bien simple, il ne reste rien du tout. Les éviers ont été cassés, les toilettes ravagées et les douches pillées. Ainsi, l’intérêt est moindre et le fait que le lieu soit totalement muré rend la visite assez pénible et le tout extrêmement sombre, ce qui est dommage car les bâtisses de ce lotissement possédaient toutes de grandes baies vitrées.





Mention spéciale à la terrasse qui donne une belle vue sur le toit plat du voisin.





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Construite exactement sur la même modèle que la précédente, il est par ailleurs totalement impossible de rentrer ici et la végétation folle n'aide pas.





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Un peu plus de chance ici, mais l'accès se mérite. Il faut escalader pour pouvoir pénétrer à l'intérieur de cette maison. Et mon dieu que je souffre. Normalement, je n'ai pas trop de mal pour ce genre de choses, mais il y a deux jours, j'ai participé à la course Marseille - Cassis. Arriver au bout n'a pas été particulièrement difficile mais j'en paie encore le prix aujourd'hui. Je ne sens plus mes jambes et ma démarche est plus proche de Robocop que le héros de Prince of Persia : Il est donc extrêmement compliqué pour moi de me glisser dans cette fenêtre minuscule.







Et forcément, ce n'est pas comme si nous allions découvrir le château de Versailles à l'intérieur. C'est vide, mais il reste quand même quelques traces du passé ! Première chose, une niche d'un chien. Bon, c'est pas comme si il s'agissait du saint Graal mais ça change un peu des murs blancs. Aussi, on retrouve plusieurs journaux et prospectus par terre, dont certains datent de 2016 ! J'ai un peu de mal à y croire mais peut être que quelqu'un a vécu ici (ou squatté) jusqu'à ces derniers mois.



Le reste n'est pas plus fascinant.



Mais les pièces à eaux sont encore en bon état. Ainsi, les toilettes, la salle de bain et la cuisine sont à peu près correctes, on se contente de peu.



Et clou du spectacle, un lave linge totalement vintage, datant des années 80 dans un modèle un peu semblable à celui que l'on peut trouver dans cette publicité.



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Last but not least, à nouveau sur le modèle de la villa précédente, nous tentons un accès dans ce lieu qui était peut être la villa du gardien (car très proche de la route) :





Plutôt taguée, elle possède quand même un barbecue, ce qui, accompagné d'un pastis, permettait d'oublier les quelques désagréments du quotidien.





De manière assez surprenante, l'intérieur est en assez bon état. Même si le lieu a été vidé, on retrouve un stock de radiateurs, une cuisine équipée et des chambres avec un papier peint des années 90.





Et, sans que je le mentionne jusqu'à présent, on retrouve aussi toujours des bouteilles de gaz Air Liquide (d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi, car il y a aussi des bornes Air Liquide dans le petit parc arboré).



Petit passage sur le toit pour profiter de la vue avant de tenter un dernier accès à la 7ème villa.



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Bizarrement, cette villa est minuscule et ne possède pas de jumelle au sein de la propriété. Entièrement murée, elle est à présent réduite à n'être qu'un cube de parpaings tagués. Pas de photos, donc, et bien entendu, pas d'accès possible. Peut être qu'il s'agissait en fait de la maison du gardien ? Ce qui est curieux car elle est au centre du lotissement.

J'ai conscience que c'est loin d'être la visite la plus passionnante qui soit mais lorsque l'on étudie chaque maison scrupuleusement pour trouver un accès possible, cela prend presque une allure ludique et mon collègue et moi sommes d'accord pour dire qu'on a passé une excellente matinée dans ce lieu insolite.



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